Se mettre à son compte, la solution miracle pour aider ses proches ?

Les accidents de la vie, la maladie, la vieillesse, la dépendance, le handicap, … nous touchent toutes et tous à un moment donné dans notre vie :

  • que l’on soit riche ou que l’on soit pauvre,
  • de façon directe, ou indirecte,
  • que l’on soit un homme ou une femme,
  • pour soi-même ou pour son entourage.

Cependant, avoir anticipé et prévu ces moments délicats de nos vies permettra de mieux gérer ces situations qui nous tombent dessus très souvent du jour au lendemain.

La fonction d’aidant aura forcément un impact sur ton budget, mais également sur ton activité professionnelle.

C’est pour toutes ces raisons, que j’ai souhaité faire appel à une experte en la matière lors d’un live Instagram.

Laetitia est conseillère en stratégies patrimoniales, indépendante et engagée au service des personnes en situation de vulnérabilité.

Voici donc notre échange, ainsi que quelques informations supplémentaires.

Qu’est ce qu’un aidant ?

D’après le Larousse, un « aidant » est

une personne qui s’occupe d’une personne dépendante (âgée, malade ou handicapée)

Mais la définition de l’internaute va un peu plus loin en ajoutant :

Personne qui se met au service d’une autre pour l’aider en raison de son handicap ou de sa maladie par exemple 

Et justement le fait d’ajouter « se mettre au service de » prend toute sa place dans cette article.

En effet, le fait de « se mettre au service de » a forcément un impact sur sa propre vie.

Tout le monde peut être concerné par cette situation mais force est de constater que c’est souvent les femmes qui réduisent leur activité professionnelle, voire l’arrêtent complètement pour pouvoir se consacrer à cette « mission» difficile.

Elles sont en effet depuis toujours vouées aux autres et à leur famille.

Il suffit de regarder les statistiques des postes occupés par les femmes dans les métiers du «soin à la personne ».

Il est donc facilement compréhensible que par la force des choses, elles « choisissent » de travailler à leur compte afin de pouvoir gérer leur agenda pour qu’il puisse s’adapter le plus possible à celui de la personne à aider.

Mais cela n’est pas sans conséquence sur leur état émotionnel d’une part, mais également pour leur sécurité financière.

 

Comment aider les personnes vulnérables ?

Pour aider un proche en difficulté, deux options sont possibles: 

  1. s’en occuper soi-même
  2. ou faire faire.

Mais avant de se décider, il est conseillé de se concerter en famille.

Car le fait de passer par une personne ou un organisme extérieur, aura obligatoirement un coût financier, et tous les membres de la famille n’ont pas les mêmes possibilités financières.

De même, il faudra dans certains cas envisager des mesures de protection si la personne à aider n’a plus toutes ses facultés intellectuelles (mise sous tutelle ou sous curatelle par exemple).

Anticiper en amont fera toujours gagner en sérénité plutôt que d’agir ou réagir dans la précipitation.

Les repas de famille sont donc un excellent moyen d’aborder ce sujet tabou.

En France on est attaché à notre patrimoine immobilier en devenant propriétaire par exemple, mais on ne pense pas à l’argent qu’il faut mettre de coté en prévision d’aménagements futurs de notre logement en cas de vieillesse ou handicap par exemple.

 

On ne pense pas assez au « et si? »

 

Ensuite, bien se renseigner sur les différentes aides possibles.

Ces aides, et les organismes gestionnaires, seront différents selon la cause  du handicap (ou de la dépendance).

Est ce dû à la vieillesse?

Est ce dû à un accident?

Est ce dû à une maladie ?

Faire soi-même

 

Voilà la première solution, et souvent celle qui est choisie dans l’urgence.

Dans ce cas, on peut être dans deux situations :

 

Soit on ne travaille pas (ou on est parent au foyer ) :

 

Être parent, c’est être le chef d’entreprise de son foyer ;-).

Et en tant que tel, on est habitué :

  1. à se dédoubler
  2. à gérer plusieurs agendas
  3. à gérer les imprévus et les changements de programme
  4. à gérer l’administratif
  5. et à prendre des décisions importantes.

Cependant, tout comme pour les parents au foyer, il n’existe pas d’aides pour les aidants

Le seul avantage est la disponibilité ( qui peut être aussi un handicap, puisque dans une fratrie par exemple, vous serez de suite missionné pour cette tâche)

 

Soit on travaille :

 

Et cela va être le parcours du combattant pour aider son proche tout en conservant son activité.

Tout va dépendre du degré de dépendance de la personne et du caractère irrémédiable ou soignable de son handicap ou sa maladie.

 
Cas 1 : on est salarié.e

 

Les absences répétées auront forcément un impact sur l’évolution professionnelle de la personne aidante qui sera très souvent amenée au final, à arrêter toute activité.

Le conseil sera de prendre rendez-vous avec son employeur afin de lui exposer sa situation personnelle et voir avec lui si des aménagements sont possibles.

 

Le but étant de tout faire pour éviter de perdre son emploi.

 

Pour cela, il ne faut pas hésiter à utiliser tous les congés à notre disposition.

Il y a certes les classiques comme les congés payés, le temps partiel provisoire, le congé sabbatique, voire même le don de congés entre collègues…

Mais il y en a d’autres auxquels on ne pense pas forcément et que l’employeur ne peut normalement pas refuser :

Ce sont les congés suivants :

  1. Congé proche aidant : on peut demander les allocations journalières de proche aidant)
  2. Congé présence parentale (pour ses enfants) : on peut demander les allocations journalières de présence parentale)
  3. Congé de solidarité familiale (proche en fin de vie)

Mais attention !

Des délais sont à prévoir entre le moment où on fait une demande d’aide et le moment où on la reçoit.

De plus, certaines aides ne sont mobilisables qu’à partir d’un certain âge, et ne tiennent pas compte d’une maladie précoce comme peut l’être dans certains cas la maladie d’Alzheimer.

 
Cas 2 : on est à son compte

Selon l’activité que l’on exerce, on sera plus ou moins libre d’aménager ses jours et horaires de travail, afin de se rendre présent pour son proche.

Mais attention !

Ne pas oublier qu’en réduisant son chiffre d’affaires pour aider un proche, on réduit également le montant de ses cotisations …

Cela signifie que très souvent, il faudra toucher à ses économies.

J’en profite d’ailleurs, pour rappeler que dans son budget personnel, il est important d’avoir une épargne de précaution pour les imprévus comme une machine à laver ou une voiture qui tombe en panne certes, mais également pour les impondérables comme une baisse de chiffre d’affaires, un arrêt d’activité,….

(tu veux être accompagné.e dans cette démarche ? contacte moi c’est mon domaine 😉 )

On peut bénéficier des mêmes aides qu’en tant que salarié ( pour cela, il te faudra signer une attestation sur l’honneur de congé comme quoi on tu arrêté toute activité)

 

Faire faire par quelqu’un

Là encore, cela va dépendre de beaucoup de choses :

  • l’origine de la dépendance
  • les fonds mobilisables
  • les aides possibles pour avoir une aide à domicile par exemple

 

Autre possibilité

Dans certaines situations, on peut devenir le salarié de l’aidé

 

Il s’agit de quelque chose de peu connu.

Cela permet de percevoir les aides de l’aidé et surtout, de bénéficier d’une couverture sociale même si elle est minime.

Il y a cependant deux  inconvénients majeurs :

  • notre proche devient alors notre employeur, ce qui peut être une situation difficile émotionnellement à gérer et encore plus s’il y a une fratrie.
  • cela ne fonctionne pas entre conjoints

=> Pour être salarié de son proche ou être dédommagé :

Comment anticiper ?

Comme nous l’avons vu, on peut être amené à aider nos proches pour différentes raisons : accidents, maladie, vieillesse, etc

Pour estimer le temps nécessaire pour les accompagner, il faut prendre quelques jours OFF déjà pour se poser, et se poser des questions.

Puis, on passera au constat de l’ampleur du problème à gérer (en faisant le point avec les médecins).

Ensuite seulement, il sera possible de prendre des décisions et faire des choix : arrêt de travail provisoire ? arrêt complet ? pendant combien de temps ? doit on trouver des fonds ? la personne à aider avait elle prévu des choses ? Etc.

Voici quelques situations pour mieux comprendre l’impact du temps :

  • Suite à un AVC par exemple il faut compter 2 à 3 semaines d’accompagnement non stop et ensuite un retour progressif au domicile avec des aides.
  • Suite à une maladie comme Alzheimer, il faut accepter le fait qu’il s’agit d’une maladie dégénérative, donc irrémédiable (à ce jour)
  • Suite à un accident, tout dépend du handicap qui fait suite, et s’il est gérable au quotidien. De même, cela dépend de ses contrats d’assurance et s’il y a un tiers responsable.
  • Côté travail, la personne à aider peut elle bénéficier d’aides et/ou d’aménagement ? : voir pour cela par exemple avec la COTOREP (Commission technique d’orientation et de reclassement professionnels) pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées
  • Enfin la vieillesse, même si nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne, est quelque chose de prévisible (il n’existe pas encore d’élixir de jeunesse !)
Chaque situation étant unique, il sera possible de mobiliser plus ou moins d’aides, associations, organismes, etc
 
Tout cela prend du temps et parfois, on se mélange les pinceaux avec toutes les options possibles du côté public (les aides) comme privé (ses propres contrats).

Conclusion

Ce qui est donc à retenir avec cet article :

Pensez y maintenant !

Que ce soit pour vous ou vos proches.

On pense que cela ne nous concerne pas pour le moment, mais un aléa est si vite arrivé malheureusement.

Pour l’aidant, il y aura automatiquement un impact sur son retour à l’emploi

Souvent, on propose aux aidants, d’effectuer une VAE ( = validation des acquis et expériences) pour valider l’expertise que l’on a développée et apprise en aidant ses proches.

Mais ce n’est pas parce qu’on a aidé ses proches à un moment donné, qu’on sait très bien le faire, qu’on a forcément envie d’en faire son métier.

De plus, tout le monde ne peut pas bénéficier automatiquement des aides proposées car très souvent l’ensemble des revenus du ménages sont pris en compte. Et même s’il y a quelques avantages fiscaux, cela ne fait pas tout.

Enfin, Laetitia attire l’attention sur les autoentrepreneurs qui très souvent négligent d’inclure dans le calcul de leurs tarifs cette épargne de précaution, mais également de prévoir un contrat de prévoyance (qui est obligatoire pour les salariés) mais également pour leur retraite.

Donc, pour être serein. , ne pas hésiter à faire un point avec un professionnel pendant qu’on n’est pas dans l’urgence 😉

 

Enfin, si tu es aidant actuellement, ne t’oublie pas et ne restes pas seul.e

Il existe des structures pour t’aider :

J’espère que cet article t’aura apporter quelques éléments de réponse.

Tu peux également voir le replay de notre live ici (désolée pour la qualité audio…)

Ou ci-dessous :

 

Pour aller plus loin :

➡Pour obtenir un budget familial te permettant d’anticiper les aléas de la vie, je suis là

➡Si tu souhaites pouvoir aider tes proches et savoir ce que tu peux mettre en place, contacte Laetitia (tu peux la retrouver sur sa page Instagram, mais également sur son site internet.