Faire ses comptes et gérer son budget, ce n’est pas seulement créer des tableaux et les suivre. C’est surtout nous donner l’occasion de mettre notre argent là où on le souhaite et en adéquation avec nos valeurs.
Et quoi de plus parlant que d’avoir le témoignage d’une personne qui en a fait l’expérience ?
C’est la raison pour laquelle j’ai eu le plaisir de recevoir Julie, coach en alignement professionnel et écologique et qui a créé l’esprit graine, lors d’un live Instagram
Nous avons pu échanger durant près d’une heure autour de la mise en place d’une alimentation saine. C’est une démarche qui est étroitement liée à la gestion de son budget.
Nous avons parcouru son impact sur le poste alimentation autour de 5 points.
Sommaire
L’évolution de nos modes de consommation
Avant de parler des différents impacts, intéressons-nous aux raisons de son passage d’une alimentation basée sur la consommation quotidienne de viande à une alimentation presque sans viande.
Julie a commencé une démarche écologique en 2016 en prenant conscience de son impact sur l’environnement au quotidien. Elle a appris que les activités les plus émettrices de gaz à effet de serre (responsable du réchauffement planétaire) sont liés à deux principaux postes budgétaires : l’alimentation et les transports.
Elle a revu progressivement ses habitudes en matière de consommation d’énergie et très vite s’est plongée dans le poste de son budget consacré à son alimentation (et des personnes vivant dans son foyer).
Il ne s’agissait pas de moins manger mais surtout d’avoir un impact plus positif sur l’environnement, tout en ne passant pas plus de temps en cuisine.
Et ce, même en ayant eu, comme pour beaucoup d’entre nous, un parcours alimentaire incluant la consommation quotidienne de viande.
Au début, diminuer la portion de viande dans son assiette a été assez difficile.
Elle a travaillé sur ses croyances comme celle que supprimer la viande pouvait générer des carences, en faisant des recherches et en s’informant.
Selon une étude de l’INSEE, le budget consacré à l’alimentation est passé de 35% dans les années 60 à 20 % en 2014. En même temps, la composition du panier alimentaire est passée de produits non transformés (viande, légumes, céréales, boisson), à des produits transformés et des plats préparés. Cela représente donc une somme de 3600 euros par an et par personne en moyenne (soient 300 euros par mois). Avec l’inflation actuelle, ce montant doit être revenu nettement à la hausse !
Sur la même période, nous sommes passés de 86% à 74% de nos repas pris à domicile au profit des repas hors domicile (restaurant, cantine, bar,…)
Le phénomène s’est d’ailleurs accéléré avec la crise sanitaire de 2020 qui a engendré une explosion des produits livrés à domicile. Le nombre de repas « faits maison » a donc diminué, en augmentant pourtant notre budget alimentation, et en générant par la même occasion une augmentation du nombre de déchets.
L’impact sur notre quotidien
Ce glissement d’une alimentation préparée à domicile à une alimentation consommée à l’extérieur ou directement livrée à la maison, a forcément un impact financier bien entendu, mais également sur notre quotidien.
Quand on n’aime pas passer du temps en cuisine, ce n’est pas évident et les croyances sont dures sur le fait qu’il faut forcément passer des heures en cuisine pour se préparer de bons repas sains.
Il est tellement plus rapide et facile de se faire livrer nos repas plutôt que de passer du temps non seulement à aller acheter nos produits mais ensuite de les préparer
« Faire maison » peut nécessiter de passer par diverses méthodes pour les plus motivé.es, comme :
- le batchcooking (ou préparation d’un seul coup (batch) des différents plats à servir les jours suivants)
- ou de faire nos courses dans 3 magasins différents pour trouver de bons produits,
On peut très vite se rendre compte que ce n’est pas fait pour tout le monde, d’où le fait que l’on abandonne très vite ! Et nos rythmes de vie à 100 à l’heure ne sont pas là pour nous aider non plus.
La grande distribution et les sociétés de livraison à domicile l’ont bien compris en nous concoctant des rayons bio, vegan, ou sans gluten, mais également des menus tous prêts et livrés en quelques minutes.
L’objectif est donc de trouver un équilibre entre mieux manger sans y passer trop de temps et sans basculer dans la surconsommation de produits manufacturés
Julie, après avoir testé plusieurs modes de fonctionnement, s’est rendu compte que cuisiner le vrac finalement, ne prenait pas plus de temps. Elle a même fini par en gagner en choisissant LE magasin qui lui permettrait de tout trouver, tout en pouvant faire confiance à des professionnels de l’alimentation saine, et éviter ainsi ce qu’on appelle le greenwashing (ou écoblanchiment).
Quand on souhaite avoir une démarche éco responsable, il est important de prendre ce temps de recherches pour se diriger vers les bons acteurs
Le consommateur a de plus en plus de mal à identifier ce qui est réellement sain ou pas en lisant les étiquettes ! Les fabricants utilisent en effet à tort et à travers des termes qui ne sont pas toujours vérifiés.
Il ne faut pas croire tout ce qu’on entend ou tout ce qu’on lit
Mais comme on ne peut pas être expert.es en tout, nous avons deux solutions :
- Faire soi-même les recherches,
- Faire confiance aux professionnels des labellisations.
Le temps, rappelons-le est surtout une question de priorité.
L’impact sur notre relation aux autres
Après avoir fait ce travail de récolte d’informations, on a toutes les billes pour ajuster et adapter notre consommation.
On peut en prime le partager autour de soi.
Mais quand on change notre mode d’alimentation, on est souvent sujet à des critiques ou des remarques.
Qui n’a jamais entendu des « Ah ? Ca y est, tu deviens vegan ? », ou encore « Tu te mets au truc à la mode qu’est le bio ? », …
Pourtant, on a tous autour de nous des gens qui ont aussi envie d’évoluer sur le sujet, mais qui n’osent pas par peur des critiques.
Sans l’imposer aux autres, nous pouvons pourtant partager nos découvertes en proposant un plat sans viande lors de nos repas amicaux par exemple, ou d’aborder le sujet d’une alimentation saine lors de nos discussions familiales.
Semer des graines petit à petit
Mais au fait, c’est quoi passer à une alimentation saine ?
C’est tout simplement diminuer les matières grasses, les produits sucrés, les protéines animales au profit d’aliments végétaux.
J’ai pu découvrir une distillerie bretonne fabricant du whisky (et non du rhum comme indiqué dans le live par erreur) utilisant le sarrasin, qui n’a pas besoin de pesticides et qui est sans gluten. Certes, son rendement est inférieur à celui du blé mais avec les crises géopolitiques, n’est-ce pas une option intéressante ? (attention, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé 😉 )
L’impact sur l’environnement
Ce qu’on met dans nos assiettes a un réel impact sur le réchauffement climatique (tout comme sur la génération des déchets), car plus on mange de viande plus il faut de terres consacrées pour nourrir les animaux et les faire pâturer. L’explosion de la consommation de viande dans les pays émergents est d’ailleurs inquiétante car ils en consomment de plus en plus alors qu’ils sont très nombreux. Quel va être l’impact dans le futur ?
De même, la déforestation est la première cause, loin devant, de la génération de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. Elle est majoritairement due à l’agriculture intensive. Cette dernière est également polluante (pesticides, dioxyde d’azote) et très consommatrice en eau.
Heureusement, certaines cantines commencent à proposer des repas sans viande.
Les mentalités changent et on comprend peu à peu que l’on n’en a pas besoin tous les jours.
J’ai eu l’occasion de faire une retraite de yoga il y a quelques mois et les repas étaient préparés sans viande par une nutritionniste et finalement les repas étaient très bons !
Il y a plusieurs astuces qui permettent de passer facilement à une alimentation saine sans se prendre la tête. Comme par exemple, réduire les temps de cuisson en achetant des produits déjà cuits et stockés dans des bocaux en verre, mais achetés chez des professionnels d’alimentation saine.
L’Impact sur notre budget
Une des croyances sur le passage à une alimentation saine est que notre budget va exploser.
Julie nous prouve le contraire aujourd’hui en nous expliquant qu’elle a pu réduire ses dépenses tout en passant à une alimentation plus saine et principalement végétale. (Elle a suivi mon accompagnement Money’Scape fin 2021 afin de mettre son argent à son service et en accord avec ses valeurs personnelles et son impact environnemental).
Il y a 6 mois, elle avait déterminé un budget de 333 euros par mois pour 1,5 personnes (son enfant étant en garde alternée), et en est aujourd’hui à 327 euros de budget alimentation tout en privilégiant une alimentation saine et l’achat de produits locaux et/ou bio, tout en se faisant plaisir.
En 6 mois, elle est passée de 333 à 327 euros par mois de budget alimentation tout en passant à une alimentation saine privilégiant l’achat de produits locaux ou bio. Donc un budget stable, qui sera encore plus optimisé avec le temps grâce à la méthodologie mise en place qui va lui servir toute sa vie.
En retravaillant son budget, on peut optimiser ses dépenses et glisser le montant de certaines vers un autre poste par exemple
Il ne s’agit pas de s’empêcher de sortir, mais plutôt de cibler nos sorties en choisissant, dans la mesure du possible, des restaurants proposant des produits locaux ou végétariens par exemple.
On peut également acheter des vêtements éco responsables, ce n’est pas uniquement réservé à l’alimentation.
Donc sans vouloir culpabiliser qui que ce soit bien entendu, tout dépend de la valeur que l’on prête à l’argent. Préférons-nous mettre 100 euros dans une paire de baskets neuves ou pour manger des produits sains pour notre santé ?
Où souhaitons-nous mettre notre argent avec plaisir et sans culpabiliser?
C’est ce qui permet de déterminer une gestion saine de notre argent, en lien avec nos valeurs et ce qui est important pour nous.
Pour conclure, avoir une démarche éco responsable permet de faire ses comptes avec plaisir car on voit qu’on peut agir avec nos valeurs, mais également les transmettre à notre entourage et à nos enfants pour le futur de notre planète.
Quand on modifie son alimentation, ne pas hésiter à piocher dans tous les types de régimes alimentaires afin de varier notre alimentation. Pourquoi ne pas profiter d’un séjour en vacances pour goûter aux produits locaux ? Tester et noter ce qui nous a plu.
On n’est pas obligé.e de changer complètement et radicalement notre alimentation, ni de s’interdire définitivement la consommation de viande. On peut trouver un juste milieu. Pendant des années on a eu un fonctionnement on ne peut pas tout révolutionner en un jour. De toute façon, si on se prive de tout, et d’un coup, cela aura le même effet yoyo des régimes amincissants : on craquera sur des produits de substitution pas forcément meilleurs !
Manger doit rester un plaisir !
Se laisser le temps d’adapter cette nouvelle vision et ces nouvelles habitudes.
Se rappeler que certains pays dans le monde arrivent à se nourrir correctement sans pour autant manger de viande.
Ne pas hésiter à se faire accompagner par des professionnels de la nutrition si on en ressent le besoin.
Ou consulter les blogs et comptes Instagram aux recettes alléchantes.
Bien entendu, il n’y a pas que le consommateur qui doit agir mais également tous les acteurs de production. Agissons déjà là où on en a le pouvoir
Pour vous aider dans cette démarche, nous avons créé deux freebies :
- Un plan d’action en 4 étapes pour gérer ton poste alimentation
- Un mini-guide pour manger plus végétal
Pour voir le replay de notre échange, c’est par ici (désolée pour la qualité mobile des live Instagram) ou ci-dessous.